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Travailler au Moyen-format en 2015...

[ Cet article est en cours d'écriture ]

Pourquoi, en 2015, utiliser un moyen format vieux de 38 ans, entièrement manuel, sans une once d'électronique (si on exclut d'y monter un dos numérique), alors que les japonais font d'excellents 24x36 qui sont légers (tout est relatif), rapides, à autofocus performant, et avec des hautes sensibilités de mieux en mieux maîtrisées?

Le boitier Hasselblad 500 C/M que je possède est un héritage de mon père, photographe technique et industriel jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite. J'ai bien failli les revendre dans l'idée de financer un Canon 1Ds (à l'époque où il était le fer de lance de la photo numérique). Je n'en ai rien fait, bien heureusement. Si vous avez la chance d'en avoir un sous la main, gardez-le et donnez lui les occasions de s'exprimer. Sinon, il vous reste Ebay ou LeBonCoin pour vous trouver votre nouveau joujou.

Au delà même de l'héritage familial, je suis aussi attaché à ce boitier du fait qu'il a le même âge que moi. Nous avons vu le jour fin des années '70. Le nouveau millénaire déjà bien entamé, nous sommes encore vaillants et nous continuons notre route ensemble.

Les possibilités de combinaison entre les différents éléments indépendants qui composent l'appareil sont l'une des premières choses que j'apprécie le plus sur ce type d'appareil. On y distingue 4 parties :

le boitier, qui contient le système de déclenchement, le miroir et le dépoli de visée (qui lui aussi peut être

changé selon les besoins),

le viseur/prisme de visée, il en existe plusieurs modèles différents,

le dos, qui contient la pellicule (ou un dos numérique mais ceci sera traité ultérieurement)

l'objectif qui contient tous les mécanismes de mise au point, de réglages de vitesse & de diaphragme.

Tout l'intérêt du dos interchangeable est à l'origine la possibilité de pouvoir changer à tout moment de type de pellicule (sensibilité, couleur/N&B, T° de couleur, grain...). Mais l'intérêt est aujourd'hui amplifié car il permet de transformer son ancien Blad analogique en un appareil numérique de grande qualité en l'espace de quelques secondes. Cela permet donc de jongler constamment entre analogique et numérique pour le travail professionnel et pour l'artistique, avec un même appareil photo.

La pellicule est pour moi encore d'actualité pour plusieurs raisons. Le format carré de l'Hasselblad reste une référence mythique et cette grande surface de 57x57 mm est bien supérieure aux "misérables" 24x36 mm de nos réflexs numériques actuels. Imaginez que j'ai commencé et travaillé en numérique avec un APS-C, qui ne mesure que 15,7x23,6 mm. Je vous laisse faire la comparaison... Et cela change tout quand il est question de "géométrie" dans la composition de la photographie.

La qualité du matériel est ensuite un plus indéniable. Les optiques Karl Zeiss (qui datent déjà des années '80 pour les miens) restent encore aujourd'hui d'une excellente qualité. Par contre, pas la peine de chercher un quelconque autofocus. Tout est manuel.

Ensuite, il vous suffit de plonger votre œil dans le large viseur de poitrine et je vous garantis que vous verrez le monde autrement. Personnellement, ayant appris la photographie numérique avec des capteur APS-C, c'est comme passer de l'écran de l'Orient Express des Halles à un iMax. Vous redécouvrez un nouveau monde. Et le viseur est tellement large que vous percevez les 3 dimensions et la réelle profondeur de ce que vous photographiez, notamment à pleine ouverture. Tous les plans du décor se détachent les uns des autres.

Photographier au moyen format est avant tout un plaisir.

Est-ce que j'aime me compliquer la vie? Oui, surement un peu (beaucoup?).

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